Les animaux et les produits du quotidien

Où se cachent les sous-produits animaux ?
© Hmerinomx

Il est évident que choisir de ne plus consommer de viande, de poissons, de produits laitiers ni d’œufs est un moyen direct et efficace de ne plus participer à la souffrance des animaux.

Ce ne sont cependant pas les seuls produits à contenir des matières animales en proportion variable.

Le saviez-vous ?

La gélatine, utilisée en pâtisserie, provient de la peau et des os de cochons ou de bovins.

Où se cachent ces ingrédients ?

Parmi les autres produits qui peuvent en contenir, on peut distinguer deux catégories :

  • La première incorpore directement des produits animaux et il suffit de lire la liste des ingrédients pour se rendre compte de leur présence. Les biscuits et les pâtisseries, sauf heureux hasards, sont des exemples typiques, et on trouve souvent du lait et/ou des œufs dans leur composition.
  • La deuxième catégorie est celle des produits animaux utilisés lors de la fabrication, soit en quantités suffisamment infimes pour ne pas être indiqués (comme pour certains arômes), soit en tant que support de fabrication. Les alcools par exemple peuvent être clarifiés ou filtrés à l’aide de produits animaux, et la plupart des bonbons mous sont à base de gélatine.

Nous ne pouvons pas donner de liste exhaustive, mais plutôt des moyens et des informations pour s’y retrouver.

Bien comprendre le nom des ingrédients

Lire les ingrédients nous informe, mais il faut être sûr de bien les comprendre. Certains d’entre eux ont des noms très proches alors qu’ils sont très différents, comme dans les exemples ci-dessous :

  • Les savons et les cosmétiques contiennent parfois du tallowate de sodium (sodium tallowate en anglais), extrait de graisses issues des corps de bovins.
  • Les codes d’ingrédients type EXXX (où XXX est un nombre) font parfois peur, mais cela correspond simplement à une liste officielle à laquelle il suffit de se référer pour connaître le nom. De nos jours, ces codes tendent à disparaître sur les emballages ou à être complétés du nom pour faciliter l’information du consommateur. Les additifs vegan sont répertoriés dans cette liste.
  • Malgré son nom trompeur, la “castor oil” qu’on retrouve dans les produits cosmétiques est simplement le nom anglais de l’huile de ricin, qui est bien végétale. Elle remplace dans beaucoup d’usages le castoréum, qui est lui issu d’une glande anale des castors. La traduction “huile de castor” serait en plus inexacte, “castor” se disant “beaver” en anglais.
  • Le castoréum quant à lui est bien la sécrétion d’une glande anale de castor.
  • La gélatine, parfois nommée par le code E441, est issue de la peau et des os de porcs ou de bovins. Elle n’a aucun intérêt nutritionnel en tant que tel.
    L’origine tend désormais à être indiquée sur les emballages pour des raisons religieuses. Elle se retrouve en tant qu’additif dans des crèmes glacées, des yaourts ou des gâteaux, ainsi que dans de nombreux bonbons et autres confiseries.
  • Pour comprendre l’acide lactique, les lactates, et le lactose, voir ci-dessous.

Ces exemples ne doivent pas vous faire peur mais devraient au moins vous enjoindre à être curieux des produits que vous achetez et de leur fabrication.

L’acide lactique doit son nom au lait à partir duquel il fut isolé il y a plus de 200 ans, avant que l’on découvre que les muscles du corps en produisent pendant l’effort puis, plus tard, que des bactéries le produisent également par fermentation de glucides . Aujourd’hui, c’est grâce à ces bactéries que l’acide lactique peut être produit en grande quantité par fermentation de glucose, sans jamais avoir nécessité une goutte de lait. La choucroute est ainsi le résultat d’une fermentation lactique, sans faire intervenir de lait dans le processus. . Il est d’ailleurs moins cher de produire de l’acide lactique directement à partir du glucose que de chercher à l’extraire du lait. Les lactates sont quant à eux des sels de sodium, de potassium ou de calcium que l’acide lactique forme avec ces minéraux.

Le lactose provient forcément du lait de vache. Il est obtenu après transformation et séparation des lipides et de la caséine(protéine du lait), c’est un glucide présent dans le lait de tous les mammifères.

Le monde des alcools

Plusieurs brasseries (dont les plus populaires) utilisent des sous-produits animaux dans le processus de brassage, de même que pour la saveur et la coloration de la bière. Bonne nouvelle cependant, en France, la plupart des bières que l’on trouve au supermarché sont vegan.

Le produit retrouvé le plus généralement dans la bière est obtenu à partir de vessies de poissons (ichtyocolle), le plus souvent de l’esturgeon. Presque toutes les bières en fût utilisent la colle de poisson comme clarificateur. En plus, pour la clarifier, on utilise soit de la gélatine (de mouton ou de porc) soit de la caséine (protéines de lait de vache). On peut aussi trouver de l’albumine, qui est tirée du  blanc d’œuf voire du sang animal.

Aucune loi n’impose aux brasseurs de divulguer ces ingrédients sur l’étiquette, il est donc difficile d’être sûr de consommer une bonne bière végétalienne sans se renseigner.

Le site Barnivore vous permet d’en savoir plus car ses auteurs s’informent auprès des différents domaines ou brasserie pour savoir si ces derniers utilisent des produits animaux. Des productions d’une même marque peuvent être véganes dans un pays sans l’être forcément dans un autre : tout dépend de l’approvisionnement local.

Les vins et les champagnes posent le même problème. Les grands domaines vinicoles avec des terroirs anciens ont eu recours pendant longtemps aux mêmes matières que la bière pour le collage : gélatine, caséine, albumine sérique. En comparaison de la diversité du terroir français et des nombreux domaines de par le monde, Barnivore est encore très incomplet sur la question du vin.

Les amateurs de vin peuvent se tourner vers leurs producteurs de vins favoris, aller discuter avec eux, par exemple lors des salons des vignerons indépendants, pour savoir s’ils utilisent ou non des matières animales. Et ils auront sans doute de nombreuses raisons de se réjouir, car il est tout à fait possible de trouver des vins vegan. Un certain nombre de producteurs de vins et champagnes proposent des produits labellisés vegan. On peut même en trouver en boutique bio, dans certains supermarchés et sur internet (la boutique en ligne Les grappes propose par exemple un filtre pour choisir des vins labellisés vegan).

Découvrir le Guide Brachet des vins vegan et végétaliens
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Des pratiques anciennes

Il serait tentant de penser que l’idée d’utiliser des sous-produits de la mort des animaux est née de la démesure de l’industrialisation, mais c’est loin d’être le cas, comme nous l’avons vu avec les vieux domaines viticoles.

Dans un livre de 1666 traitant de recettes que l’on qualifierait aujourd’hui de “cosmétiques & bien-être”, on retrouve, à côté des décoctions de plantes, des recettes vantant les mérites des bouillons d’yeux de veaux en tant que “gouttes pour renforcer la vue”, ou encore une “eau de chair” en tant que lotion pour le visage à base de pieds de veaux, d’un “poulet écorché tout vif” et de “quatre petits chiens nés d’un jour ou deux”.

C’est donc bien un pas en avant, et non pas un “retour en arrière” qu’il convient de faire.

Que faire par rapport à ces produits ?

Face à la découverte de ces ingrédients, il est intéressant de se pencher sur l’existence d’alternatives vegan là où c’est possible. Évidemment, vous seul pouvez décider quoi faire si vous vous rendez compte qu’un produit que vous avez l’habitude d’acheter contient des sous-produits animaux.

Le boycott est un levier très efficace dans le cas de la viande. Cependant, lorsqu’il s’agit de produits contenant moins de 0,1% de matières animales, cette efficacité est moins évidente.

Il serait plus rapide, pour faire évoluer ces produits, de se regrouper et de demander ensemble aux marques des alternatives 100 % végétales. C’est une manière de s’investir qui n’a pas moins d’importance que les autres et qui est à mi-chemin entre le véganisme et les actions que mènent déjà les associations de consommateurs pour plus de transparence.

Les sociétés emploient des services consommateurs auxquels on peut poser la question par email. C’est de cette manière qu’une société a reconnu l’utilisation de matières animales dans certains arômes de produits et a fait par la suite évoluer son étiquetage.

Le biais de la quête de pureté

Avec quelques connaissances et peu d’efforts, il est souvent possible de trouver des équivalents  vegan sans grands changements.

Il existe des domaines où il est, à l’heure actuelle, impossible d’éviter d’avoir un impact sur les animaux. Les médicaments sont en tête de liste, car ils font tous l’objet de tests sur animaux, et beaucoup d’entre eux contiennent des produits ou des sous-produits animaux. Il convient bien évidemment, en cas de problèmes de santé, de se soigner.

L’impossibilité d’être “parfait” peut être déroutante ou décourageante mais il est important d’agir sur ce qui peut être fait, avec pragmatisme et efficacité. Nos propres habitudes de consommation ont un pouvoir fort sur l’évolution du marché. Cela peut mettre du temps à évoluer, mais les efforts d’aujourd’hui seront les facilités de demain.  

Les évolutions à venir

Conscientes de la prise en compte collective de la question animale, des entreprises se décident à franchir le pas et optent pour des productions sans matières animales, que ce soit pour se positionner plus rapidement sur ce nouveau marché, ou tout simplement pour réduire leur impact environnemental.

Un des exemples les plus remarquables est la brasserie Guinness, qui a choisi de se passer de colle de poisson après plus de 256 ans d’existence et a récemment fait évoluer son procédé vers des supports sans produits animaux.

Pour aller plus loin

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