Accueil » Pourquoi » Idées reçues » Si on arrêtait de manger les animaux, est-ce qu’ils disparaîtraient ?
Même si beaucoup de pistes restent à explorer dans un monde où les animaux ne seraient plus considérés comme des marchandises, il existe des pistes de solutions déjà concrétisées par endroits qui nous aident à nous projeter.
De plus en plus d’animaux dits « d’élevage » deviennent des compagnons : lapins, ânes, chevaux… Des animaux dans des refuges (1) ou en semi-liberté (2) pourraient mener une vie heureuse tout en contribuant à l’entretien des espaces boisés ou des pâturages qu’ils brouteraient. Ils bénéficieraient bien sûr d’abris, de soins et de nourriture si besoin. D’ailleurs, nous ne mangeons pas les chiens et les chats et ils n’ont pas pour autant disparu.
En plus, les animaux d’élevage que nous voyons dans les prairies ne représentent qu’une infime partie de ceux qui peuplent notre territoire, mais qui sont enfermés jour et nuit dans des hangars surpeuplés (3). Ces animaux, comme tous ceux que nous voyons dans les prairies, finissent dans l’enfer des abattoirs. Et les races actuellement les plus exploitées sont celles dont les animaux ont été sélectionnées génétiquement pour produire le plus de chair possible, d’œufs, de lait ou de laine, et ce au détriment de leur santé (4).
Si nous nous préoccupons vraiment du devenir des animaux, nous devons chercher dès maintenant à leur épargner une mort violente et à leur offrir une vie paisible. Le premier pas est ainsi de végétaliser notre alimentation, ce qui diminue le nombre d’animaux ayant une vie misérable dans les élevages et tués dans les abattoirs.
La diminution drastique du nombre d’animaux d’élevage serait en plus profitable aux animaux sauvages, dont l’espace vital ne cesse de se réduire dramatiquement. Cette diminution est notamment liée à l’expansion des cultures et pâturages destinés à nourrir les animaux d’élevage (5). Mais surtout, cette diminution signifierait moins d’animaux tués dans les abattoirs !
→ Conseil de lecture pour aller plus loin :
Zoopolis. Une théorie politique des droits des animaux.
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(1) Des animaux peuvent être sauvés et protégés, comme le poulet de chair PiouPiou, Eliot la poule pondeuse ou ces quatre porcelets initialement destinés à l’engraissement ou à la reproduction. Des vaches, des moutons ou d’autres animaux libérés de notre exploitation vivent déjà dans des refuges, et nous pouvons dès aujourd’hui soutenir les lieux qui existent déjà.
(2) Les quelques très rares d’animaux d’élevage qui arrivent à échapper à leur sort sont hélas le plus souvent considérés comme indésirables : les petites vaches redevenues sauvages dans les Pyrénées sont ainsi tuées au fusil.
(3) Élevages de centaines de milliers de poules pondeuses ou de poulets de chair, ferme-usine de 1000 vaches ou de 1000 veaux, de milliers de lapins, de centaines de cochons, de chèvres, etc.
(4) Alors qu’une poule sauvage pond au maximum quelques dizaines d’œufs par an, les poules des élevages modernes en pondent plus de 300, ce qui les épuise très rapidement. Le squelette et les poumons des poulets de chair ne suivent pas la croissance accélérée de leurs muscles, beaucoup sont atteints de malformations cardiaques, victimes de fractures ou n’arrivent même pas à tenir sur leurs pattes. Ils sont tués très jeunes, vers leur 42ème jour seulement.
(5) La production de lait par vache – comme les vaches noir et blanc Prim’Holstein – a triplé depuis 1950, et la race bovine Blanc Bleu Belge (également présente en France) souffre d’une hypertrophie des muscles, notamment de l’arrière-train, pour ‘produire’ davantage de viande. Cette anomalie provoquée est la cause de sérieux troubles locomoteurs. Étant incapables de vêler par les voies naturelles, les vaches Blanc Bleu Belge subissent des césariennes systématiques.
(6) Greenpeace estime ainsi que l’élevage est responsable à 80 % de la déforestation en Amazonie. L’élevage est également source de nombreuses pollutions et de pluies acides, cause de dépérissement du massif forestier.
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