Cohabiter avec les animaux sauvages

Quelques précautions et des gestes simples peuvent réduire considérablement notre impact sur les animaux sauvages, voire leur être bénéfiques. Quels sont-ils ?
© Denis Richard

 

Urbanisation, monocultures, pollution… Les animaux sauvages souffrent beaucoup des activités humaines, même lorsqu’elles ne sont pas directement dirigées contre eux, comme le sont la chasse, le braconnage ou la pêche. Dépassons nos peurs et notre indifférence pour leur offrir un monde meilleur.

Le saviez-vous ?

La France compte plus de végétariens que de chasseurs !

Quelle est la place accordée aux animaux sauvages ?

En 2015, l’Assemblée nationale a reconnu aux animaux le caractère “d’êtres vivants et sensibles”, mais a refusé d’étendre aux animaux sauvages la protection contre les sévices graves et les actes de cruauté.

En France, renard, belette, putois, martre, fouine, corbeau freux, corneille noire, pie bavarde, étourneau sansonnet et geai des chênes sont des espèces qui peuvent être classées « nuisibles » dans chaque département, c’est-à-dire que les individus de ces espèces peuvent être « détruits » tout au long de l’année notamment par tirs, déterrage ou piégeage.

Partout, utilisation des pesticides, arrachage des haies, asséchage des zones humides, monocultures (même en forêt) et urbanisation ont pour conséquence la raréfaction des insectes et la diminution, voire la disparition, d’espaces de vie et de ressources pour les animaux sauvages. Depuis seulement 30 ans, on compte au moins 420 millions d’oiseaux de moins en Europe.

De son côté, l’élevage (qui accapare espaces et ressources) a des conséquences néfastes aussi sur les animaux sauvages. Parce qu’ils sont soupçonnés d’être vecteurs d’une brucellose éventuellement transmissible aux bovins, on massacre ainsi les bouquetins du Bargy par hélicoptère et les blaireaux par milliers ; les loups sont tués parce qu’accusés de porter préjudices aux élevages de moutons.

Heureusement, nous pouvons tous agir pour une cohabitation plus pacifique avec les animaux sauvages.

Des vaches tuées à bout portant

Éviter de nuire aux animaux sauvages

Il s’agit évidemment de ne pas les tourmenter, effrayer, chasser ou pêcher (même si on relâche les poissons, même à l’épuisette) et d’éviter de laisser des traces de son passage dans la nature (pas de poubelle derrière soi), mais aussi de chercher à les déranger le moins possible : assoiffés de liberté, nous prenons possession des espaces sauvages lors de nos loisirs, mais qu’en est-il des animaux ? Dans de nombreux cas, on ne remarque même pas qu’ils ont pris la fuite, car on ne les voit pas.

En forêt, rester sur les chemins balisés, s’abstenir de crier et tenir son chien en laisse (surtout au printemps, lorsque les petits naissent) sont autant de gestes qui aident les animaux sauvages.

En hiver, le calme est d’autant plus vital pour eux que stress et fuite consomment beaucoup d’énergie, agissez en conséquence !

De leur côté, les chats font de terribles ravages parmi les petits animaux sauvages : au Royaume-Uni, ils seraient responsables de la mort d’environ 275 millions d’animaux chaque année ! Différentes associations proposent des moyens d’endiguer ce carnage : colliers d’alerte, bagues “stop-minou” à installer sur les arbres, et bien sûr les garder à l’intérieur.

Quant aux animaux des pays lointains, ils sont victimes de nombreux trafics : abstenons-nous d’acheter tout article pouvant leur avoir porté préjudice, comme des plumes, des carapaces de tortues, des coquillages décoratifs, etc.

Enfin, opter pour une alimentation 100% végétale a des répercussions bénéfiques aussi sur les animaux sauvages !

Les petits gestes qui sauvent des vies

N’hésitez pas à ramasser les déchets : chaque année, nos détritus emprisonnent, intoxiquent et tuent des milliers d’animaux. Les déchets de pêche sont particulièrement dangereux : abandonné, un filet ou un hameçon continuent de tuer longtemps.

De leur côté, les poteaux creux piègent de nombreux animaux : oiseaux, reptiles et petits mammifères sont attirés par ces cavités mais, une fois à l’intérieur, sont bien incapables d’en ressortir. Apprenez à identifier et à neutraliser ces pièges mortels en consultant le guide de l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS).

En ville et à la campagne, des centaines de milliers d’oiseaux se fracassent contre le verre, omniprésent dans notre monde : transparent, il n’est pas perçu l’oiseau ; réfléchissant, il lui donne l’illusion d’un milieu naturel. La LPO et l’ASPAS vous informent sur les moyens de rendre les surfaces vitrées inoffensives ou moins dangereuses.

Nourrir, abriter, protéger

Beaucoup d’animaux sauvages, comme les oiseaux, se démènent pour trouver des sources de nourriture et ce particulièrement en hiver. Les nourrir peut leur sauver la vie : lorsque le froid et la neige bloquent l’accès à la nourriture, jusqu’à 90% des troglodytes (un petit oiseau commun en France) peuvent mourir de faim !

Pour aider les oiseaux, vous pouvez installer des mangeoires dans votre jardin, sur votre balcon ou dans un parc et planter arbres ou arbustes qui leur apporteront baies et graines. Il est toutefois essentiel de vous informer, car certains aliments peuvent les tuer !

Vous pouvez aussi poser des abreuvoirs et des abris pour oiseaux, hérissons, chauve-souris ou crapauds, installer une mare dans votre jardin, y laisser un espace naturel, opter pour des plantes qui leur sont bénéfiques, etc. Même quelques plantes aromatiques que vous laisserez fleurir sur votre bord de fenêtre aideront les insectes.

Des associations comme la LPO et l’ASPAS offrent conseils et astuces sur Internet et des livres sur le sujet sont facilement accessibles, informez-vous !

Si vous disposez d’un terrain, vous pouvez y interdire la chasse. L’ASPAS est à votre disposition pour vous aider à concrétiser votre choix de protéger les animaux.

Enfin, la pollution lumineuse nocturne perturbe beaucoup d’animaux, renseignez-vous auprès de l’association ANPCEN pour savoir comment agir.

Agir pour les animaux sauvages côté agriculture & jardin

Des méthodes simples et efficaces peuvent tenir à distance les animaux des cultures : clôtures électriques pour protéger les champs de maïs des sangliers ou des blaireaux, filets pour protéger les arbres fruitiers des oiseaux, etc.

Pendant les moissons et le fauchage des prairies, diminuer la vitesse des machines agricoles, laisser des zones refuges aux animaux, et suivre un itinéraire qui rabat les animaux vers ces zones refuge sont des moyens efficaces de sauver des vies.

Les zones refuge sont très importantes, car elles procurent abri et nourriture aux animaux, deux choses dont ils manquent de plus en plus.

Quant aux jardins, variez les essences de végétaux en privilégiant celles qui peuvent abriter et nourrir les animaux.

Ne pas tailler les haies ou les arbres au printemps évite de détruire les nids qui pourraient s’y trouver, et composter au lieu de brûler les déchets verts sauve la vie aux souris ou hérissons qui y ont trouvé un abri. Attention aussi aux rotofils, qui sont de véritables « coupe-hérisson ».

L’agriculture biovégétalienne

Les animaux sauvages en ville

Certains, comme les pigeons, sont souvent persécutés. L’interdiction de les nourrir les condamne à consommer n’importe quel type de nourriture, alors qu’il serait simple de leur fournir les graines dont ils ont besoin et de contrôler leur population par des pigeonniers. De nombreuses villes piègent les pigeons avec des filets avant de les tuer, souvent dans d’atroces souffrances. L’association l’Ambassade des pigeons lutte depuis des années en faveur de ces oiseaux si mal aimés.

De nombreux animaux (oiseaux, mammifères… ) peuplent les villes : nous pouvons leur venir en aide en les nourrissant, en les protégeant et en les secourant si nous les trouvons blessés.

Secourir les animaux blessés

Nous pouvons être amenés à croiser un animal blessé, aussi est-il utile de s’informer à l’avance sur la conduite à tenir en ces circonstances afin de lui donner le maximum de chances :

 Lisez attentivement les conseils de la LPO et de l’UFCS (Union française des centres de sauvegarde)

Repérez dès aujourd’hui le centre de soins le plus proche de chez vous (vous pouvez aussi contacter la LPO au 05 46 82 12 34 ou les Centres de sauvegarde de la faune sauvage au 03 86 97 86 05)

Attention, certains jeunes animaux, oisillons ou faon, peuvent sembler abandonnés, mais leurs parents ne sont sans doute pas loin ! Ne les touchez pas, vous risquez de compromettre gravement les chances de survie de l’animal.

Livre Recueillir et soigner les petits animaux sauvages, éditions Delachaux et Nieslé

S’engager

Vous pouvez soutenir et vous investir bénévolement auprès d’un centre de soins ou d’une association telle que l’ASPAS qui mène de nombreuses campagnes pour les animaux sauvages, et bien sûr sensibiliser votre entourage à leur sort. L’ASPAS propose de très nombreux supports, expositions et documents, n’hésitez pas à vous y plonger pour approfondir vos connaissances et votre réflexion !

Cette fiche a été conçue en collaboration avec l’ASPAS
Contacter l’ASPAS par mail
ASPAS – Association pour la Protection des Animaux Sauvages
BP 505 – 26401 Crest cedex
France
Tél : 04 75 25 10 00

Pour aller plus loin

Références

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